DIVISION RECORDS

L’histoire d’un groupe prend une tournure importante lorsque celui-ci rencontre un label, qui du fait d’accrocher à sa musique, décide de la publier et ainsi l’aide à la diffuser. Dès lors que l’on s’intéresse un peu plus à la musique dite « underground », on se rend vite compte qu’il existe un réseau riche et complexe de labels indépendants, qui dégotent des groupes novateurs, atypiques ou tout simplement efficaces. Petit entretien avec la nouvelle équipe du label Suisse, Division Records, pour qui  musique rime d’abord avec passion et liberté.

Interview également parue dans le METAL OBS' n°28 de Mars 2009

 Entretien avec : JP / Spieli - Fonction dans le label : General Manager / Distrib - Par Gaet’
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Quelle motivation est à l’origine de Division Records ?
La première motivation est, bien sûr, la mise en avant de la scène du hard en Suisse. Depuis 1996, l’année où Division Records voit le jour, le label a sorti les premiers efforts de groupes, qui maintenant, sont des références de la scène suisse. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a eu les hardeux de Prejudice, les mélancoliques Impure Wilhelmina, les mythiques Unfold ou encore le ténébreux Zatokrev.

Le label a connu une mauvaise passe. Depuis octobre, une nouvelle équipe a repris le flambeau. Tu peux nous en parler et nous présenter tout ce beau monde ?
Ça fait plutôt 1-2 ans que le label se faisait discret. Comme je le disais plus haut, le label a été crée en 1996 par une seule personne, Laurent Thévenaz. Pendant plus de dix ans, il a travaillé quasiment seul et forcément, au bout d’un moment, ça fatigue. Etant des connaissances de Laurent, on lui a proposé de reprendre le tout mais cette fois avec une équipe de cinq personnes pour permettre de mieux gérer tout le travail. Il s’agit des deux guitaristes de Rorcal (JP et Diogo), de trois membres de Kehlvin (Zen, Yonni et Spieli) et d’une jeune lady (Marie) qui gère l’aspect booking du label.

Avez-vous un portrait type de « l’artiste Division Records » ou bien fonctionnez-vous au coup de cœur ?
Portrait type, je ne pense pas. Mais je pense qu’un des grands points communs des artistes avec qui nous travaillons, c’est que TOUS croient en leur musique, ils se donnent à fond dans ce qu’ils font, composent, ils se bougent pour faire un max de live et c’est ça qui est motivant pour nous. Donc on ne ferme pas les portes à des genres musicaux diversifiés. D’ailleurs, nous n’avons pas hésité à nous approcher des Jurassiens de Shelving, qui lorgnent plus du côté psychédélique progressif.

Selon toi, quel rôle primordial se doit d’avoir un label vis-à-vis des artistes qui signent chez lui ?
Je ne veux pas parler pour les autres labels, donc ce que je dis c’est comment nous, nous voyons les choses. On perçoit ça un peu comme un mariage polygame. Chaque groupe est comme une femme (ou un homme) qui a sa manière de voir les choses, qui veut des choses différentes… et nous sommes l’homme (ou la femme) qui doit satisfaire chacun en équilibrant le travail. La relation dure si on arrive à bien se comprendre et faire des concessions.

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Kehlvin                                                Impure Wilhelmina

Vous venez de sortir le dernier album en date de Impure Wilhelmina, Prayers and Arsons (sorti fin 2008 chez Get a Life! Records), dans une somptueuse version vinyle à 333 exemplaires. En misant sur des supports de qualité de ce type, penses-tu que « l’objet » peut être plus fort que le téléchargement ?
À un certain niveau, oui. Le téléchargement permet peut-être d’avoir la musique mais le travail d’un album n’est pas complet sans support physique. Ça a toujours été un point important dans le label de travailler de beaux objets. Je trouve très frustrant d’imaginer de sortir un CD qui déchire et le présenter dans un packaging banal sans aucune recherche. Les choses deviennent intéressantes au moment où tu tiens l’album dans tes mains et que même avant de l’écouter, tu te dises : « Putain, ça chie !! ». Si tu veux, l’artwork te donne aussi beaucoup d’infos sur la musique, la manière de l’appréhender et l’identité du groupe. C’est pour ça qu’on souhaite beaucoup travailler des sorties LP aussi. Y a un potentiel incroyable pour faire comme tu dis, des « objets ».

Comment voyez-vous l’avenir pour le label ?
Pas trop mal, je dois dire. On a pas mal de sorties incroyables qui vont arriver comme le disque du groupe Shelving (CH), instrumental, envoûtant, monumental ; la re-issue collector de Manufactured Landscape de Asidefromaday,  pour leur Release Tour bis en mai ; une édition pour la Suisse du EP de M.O.P.A. et notre grosse surprise pour 2009, la re-issue en LP de Challenger de Knut.

Quel grand album pour toi, aurais-tu bien aimé signer sur Division Records, si l’occasion s’était présentée ?
Prayers & Arsons de Impure Wilhelmina.

Ton coup de cœur du moment ?
Wolves In The Throne Room. (ndlr : groupe de black ambiant américain www.myspace.com/wolvesinthethroneroom)



Myspace : www.myspace.com/divisionrecords